23 janvier 2019 3 23 /01 /janvier /2019 09:12

Quelques (tout petits) flocons qui tombent ce matin... sans doute, c'est le moment idéal pour vous parler de L'hiver ensorcelé de Moomin.

Moomin ? Vous savez, ce petit personnage tout blanc, tout rond, avec son long museau, dont la silhouette joliment croquée en noir et blanc vous rend instantanément fan... En tout cas, moi. Sans rien connaître à l'histoire, j'ai tout de suite aimé ces dessins croisés d'abord au hasard d'internet. Il faut dire qu'ils se déclinent sur toutes sortes de supports : mugs, assiettes... et même... modèles de tricot !!! Je viens de le découvrir, là maintenant tout de suite, en préparant cet article et mon petit cœur de tricoteuse a fondu comme un chamalow...

Mais ne nous dispersons pas, revenons à L'hiver ensorcelé...

Donc juste, pour planter le cadre, je savais que Moomin était un personnage culte en Finlande et dans les pays scandinaves. Autant dire que j'étais à l'affut pour en savoir plus - pour autant, j'ai été un peu surprise en découvrant L'hiver ensorcelé : ce n'était pas un album jeunesse mais un roman (?). Après quelques pages, j'étais sûre d'une chose : cette lecture, j'avais envie de la partager. Et c'est comme ça que Moomin le troll a accompagné nos vacances de Noël, à mon (plus si petit) bonhomme de 8 ans et à moi...

C'est un titre assez surprenant en littérature jeunesse. À la fois très simple et très profond, surprenant, pas du tout formaté en tout cas...

Ce qui m'a tout de suite plu, en plus des dessins dont j'étais déjà tombée amoureuse, c'est l'écriture. Une écriture qui ne va pas à la facilité, tout en restant complètement abordable, merveilleusement traduite en tout cas, qui donne envie de le lire à voix haute et de profiter de chaque phrase... Un exemple ? J'ouvre le livre au hasard... "Dans sa robe de tulle, le lustre de cristal cliquetait doucement". Une petite phrase qui fait déjà entendre le silence un peu inquiétant de la maison endormie, où les objets comme les habitants attendent le printemps pour pouvoir se réveiller...

Oui, parce que Moomin et sa famille, comme tous les trolls de leur espèce, dorment tout l'hiver. Ils ne connaissent rien du froid, de la neige qui recouvre tout, du soleil qui oublie de se lever (on est tout au nord de l'Europe, là où la nuit d'hiver dure toute la journée et où on voit des aurores boréales...). Mais cet hiver-là, quelque chose se produit qui ne s'était encore jamais produit : "Moomin se réveilla et il ne put se rendormir".

Petit à petit, Moomin va découvrir et apprivoiser ce monde tellement différent de celui qu'il connaît, où le pavillon de bain de Papa n'est plus le pavillon de bain de Papa, où les arbres ont l'air morts (leurs feuilles vont-elles revenir ?), où les choses les plus mystérieuses sortent de leurs cachettes... Un monde où il y a plus de questions que de réponses.

"- Parle-moi de la neige, dit Moomin en s'asseyant dans le transat délavé de Papa Moomin. Je ne la comprends pas.

- Moi non plus, dit Tou-tiki. On croit qu'elle est froide et puis, on fait un igloo avec elle nous réchauffe. On croit qu'elle est blanche, et puis quelquefois elle devient rose, ou bleue. Elle peut être toute douce, ou alors plus dure que la pierre. Rien n'est sûr."

Proposer ce genre de texte à des enfants, je trouve ça merveilleux. Quelque chose qui n'est pas simpliste, et en même temps tellement à hauteur de leurs réflexions et de leurs pensées d'enfant. C'est les prendre pour ce qu'ils sont : de petits êtres follement curieux et intelligents.

Leur proposer une histoire dont on ne fait jamais le tour, inattendue, souvent drôle (mon petit gars et moi, on est fan de la petite Mu, elle est vraiment "unique" ! et l'écureuil à la belle queue... ah, l'écureuil... mais non, je dirai rien ! :P). Ne pas avoir peur d'employer des mots comme stéarite ; une note en bas de page nous a appris que c'était la matière dont sont faites les bougies blanches... (et là, je vois que le correcteur orthographique ne connaît pas stéarite, il faut qu'il lise Moomin !).

Mon petit bonhomme est aussi fan que moi. Et nous avons passé ensemble de merveilleux moments d'histoire du soir...

Maintenant, il faut que je me mette en quête des autres tomes (à la lecture de celui-ci, on comprend qu'il s'est passé beaucoup de choses avant celui-ci, mais ça n'empêche jamais de suivre). Et puis, peut-être, un petit modèle de tricot... ah non, zut, ils sont pas encore traduits du finlandais !

.

.

.

PS : ben finalement, mes quelques petits flocons ont trouvé des copains...

On va peut-être rester à la maison cet après-midi (avec option boule de neiges dans le jardin !).

Partager cet article

Repost0
21 décembre 2018 5 21 /12 /décembre /2018 18:33

En quête du cadeau idéal pour une fille de 8, 10, 13 ans ? Ou un garçon, en fait ? Ce livre, que nous avons emprunté à la bibliothèque, est une pépite. Dévoré par ma miss de 13 ans, puis par celle de 11 ans et lu comme histoire du soir à leur petit frère de 8 ans, qui le réclamait à corps et à cris (et peu importe qu'il ait été pensé à destination des filles et que les personnages de ces histoires soient toutes de la gent féminine !).

Et pourtant, j'avoue, j'avais un a priori. Je me méfie toujours un peu des livres à message, des livres "trop" engagés - parfois, le message se fait un peu au détriment de l'histoire, et le plaisir de la lecture, c'est tellement important...

J'avais entendu parler du tome 1, sorti il y a un petit moment déjà. À l'époque, j'avais retenu le titre et l'idée : que les petites (ou grandes) filles aient des exemples, connaissent les histoires inspirantes de femmes qui ne se sont pas laissées arrêter par ce qu'on leur disait qu'elles étaient capables de faire ou pas. Et je sais bien qu'on en a besoin, de casser ces stéréotypes, moi à qui un collègue, du temps où je faisais du développement de logiciels, me disait très sérieusement : "tu sais, les filles, normalement, elles ne font pas d'informatique et quand elles en font, elles ne font pas de développement" avant d'ajouter "mais toi, c'est pas pareil" (?). Moi qui ai entendu aussi une camarade de classe m'expliquer "qu'elle n'avait pas voulu choisir d'étudier les maths, parce que ce n'était pas trop pour les filles" ou une autre, qui étudiait les maths avec moi, me déclarer : "on est quand même moins féminines que les filles qui sont en école de commerce" (!). Eh oui...

Bref, j'étais à fond pour l'idée mais assez sceptique sur le résultat de cette brillante idée. Et puis, au moment d'acheter les livres pour la bibliothèque, j'ai proposé de le prendre, sachant qu'il intéresserait beaucoup de nos lecteurs/lectrices. En prenant le tome 2, parce que vu le succès du tome 1, "tout le monde l'aurait déjà". Et j'ai eu envie de tester...

Et là : coup de cœur. D'abord, les histoires sont très bien écrites. En une page, sans clichés ou tics d'écriture, de manière hyper claire pour les enfants (et expliquer la génétique ou l'occupation nazie en deux phrases à la fois hyper simples et hyper justes, j'admire), c'est à chaque fois un personnage qui est présenté, contemporain ou de l'antiquité, à la vie inspirante pour tous. Avec une belle illustration et une citation en regard. Et je me demande qui est dans le tome 1 parce qu'elles y sont toutes, dans le tome 2, celles que j'aurais aimé y mettre : Agatha Christie, J.K.Rowling, Beatrix Potter, Audrey Hepburn, et tellement d'autres que j'ai découvertes...

À ma grande surprise, mon petit loulou est devenu archi-fan. Bon, on avait commencé par l'histoire d'une femme pirate (en page d'histoire du soir, la page fait juste la bonne longueur pour ajuster au temps disponible avec une, deux ou trois histoires), mais quand même. Il a fallu TOUTES les lire (d'où un certain retard pour rendre le livre à la bibliothèque, pardon, pardon...). Il a raconté les histoires ensuite, recopié les citations qu'il a préférées.

Ma miss de 11 ans l'a lu, elle aussi. C'est là que je me suis rendue compte qu'au tournant de l'adolescence, ce genre d'histoires est essentiel. Je me souviens bien comment j'étais à cet âge, et je vois comment sont mes miss. Quand on se cherche, qu'on s'interroge sur son avenir, découvrir des témoignages inspirant fait réfléchir, évoluer... grandir, tout simplement. On en a peu parlé, avec ma miss. Mais elle qui dévore Le journal d'Anne Frank et a adoré Le cri de la mouette et Le journal d'un vampire en pyjama, je sais que ça lui a parlé. Et à sa grande sœur aussi.

En fait, la seule de la famille qui n'a pas tout lu, c'est moi - l'histoire du soir est un moment privilégié avec le papa, de retour de sa journée de travail... Mais là, il faut que je me rende à l'évidence : il va falloir le rendre à la bibliothèque ! En mettant un gros cœur rouge sur la couverture, peut-être, pour le faire découvrir ? Une guirlande lumineuse autour ? Ou juste un petit mot rédigé à la main ? En tout cas, je vais le conseiller, c'est sûr !

Note : il existe un titre équivalent, à destination des garçons, chez un autre éditeur et par d'autres auteurs... à mon grand regret, je l'ai trouvé nettement moins bien, que ça soit l'écriture ou la mise en page... je m'y repencherai peut-être plus tard... si c'est le cas, et s'il est bien, je vous dirai !

Partager cet article

Repost0
12 janvier 2016 2 12 /01 /janvier /2016 11:43

J'étais un peu mal à l'aise au moment de parler de la trilogie de Philip Pullman, juste après l'avoir terminé. J'ai préparé un article, j'ai laissé passer du temps, je l'ai relu, modifié, relu... et toujours cette impression que j'ai du mal à expliquer... Cet article va être très (trop ?) long... Mais si j'attends d'être satisfaite, je ne le publierai jamais ! Et j'ai envie de connaître votre avis, à ceux d'entre vous qui l'ont lu. Alors... je me lance.

Pour situer les choses, j'ai eu envie de lire A la croisée des mondes après avoir suivi le MOOC sur la Fantasy, où il était présenté comme un titre marquant de la littérature jeunesse. Je m'attendais à un monde riche en émerveillements, à une lecture passionnante... et ça n'a pas été ça. Ça a été... autre chose.

A la croisée des mondes

Le premier tome, Les royaumes du nord, nous fait découvrir un monde qui ressemble au nôtre mais n'est pourtant pas tout à fait pareil. On s'y déplace en zeppelin, on s'y éclaire avec de la lumière ambarique et on y étudie la théologie expérimentale. Mais surtout, chaque être humain est accompagné de son double, son daemon, un animal qui partage ses sentiments, ses pensées et dont on ne peut le séparer.

Lyra, petite fille curieuse et volontaire, entend parler par hasard de la Poussière, phénomène mystérieux et invisible, qui suscite la crainte des religieux mais que son oncle, Lord Asriel, est bien déterminé à étudier, en allant dans les immenses étendues du nord. Alors que des enfants sont enlevés un peu partout par l'inquiétant Conseil d'Oblation, Lyra se lance à son tour dans une quête qui la conduira vers les royaumes du nord...

Ce premier tome, je l'ai adoré. La richesse de l'imaginaire, les rebondissements, les personnages... j'y ai trouvé ce que j'attendais de la trilogie et même si je me demandais un peu où l'auteur voulait en venir, j'avais hâte de découvrir la suite. On sent qu'on est dans une réécriture des mythes judéo-chrétiens, je savais qu'il y avait eu polémique sur l'aspect religieux du livre mais ça ne me dérangeait finalement pas plus que ça. D'un point de vue littéraire, je trouvais ça intéressant et j'étais toute disposée à faire confiance aux enfants pour faire la part des choses.

A la croisée des mondes

Le second tome, La tour des anges, s'ouvre dans notre monde. On y fait la connaissance de Will, l'autre personnage principal, et les aventures des deux enfants vont vite nous entraîner d'un monde à l'autre. Là encore, les rebondissements sont au rendez-vous, en lien avec le premier tome dont on retrouve beaucoup des personnages. L'imaginaire s'enrichit d'éléments issus de la science contemporaine (physique quantique, masse sombre...), très intelligemment décrits. J'ai beaucoup aimé ce tome aussi.

Néanmoins, j'avais un petit doute. Pour moi, certaines situations ou descriptions violentes le destinent plutôt à des ados qu'à des enfants "à partir de 10 ans" comme l'indique l'éditeur. Il se trouve que j'ai une grande miss de 10 ans 1/2 à la maison et je ne la vois pas du tout lire ce tome (un peu comme le tome 4 de Harry Potter, pour ceux qui l'ont lu).

Et je me demandais toujours un peu comment l'auteur allait conclure ce voyage initiatique.

A la croisée des mondes

On en arrive au Miroir d'Ambre, troisième et dernier tome, qui est logiquement sensé être le meilleur puisque, comme l'éditeur l'indique fièrement sur le quatrième de couverture, "il a reçu le prix Whitbread 2002, l'une des plus prestigieuses récompenses anglaises, attribuée pour la première fois de l'histoire des prix littéraires à une œuvre de littérature pour la jeunesse."

C'est le tome de la conclusion, de l'aboutissement de toutes les pistes initiées dans les tomes précédents. Et c'est là que plusieurs choses m'ont mise mal à l'aise. Je ne voudrais pas trop vous en dévoiler si vous avez l'intention de le lire, alors je vais expliquer en plusieurs temps.

Pour faire court, et sans rien dévoiler, on est plus pour moi dans de la littérature adulte que de la littérature jeunesse, en tout cas pas "à partir de 11 ans". Je le rapprocherais par exemple d'un roman comme Les thanatonautes de Werber (si vous l'avez lu), que j'ai beaucoup aimé mais que je ne rangerais pas au rayon jeunesse.

J'entre un peu plus dans les détails ensuite. Si vous ne voulez pas trop en savoir, vous pouvez continuer à lire mais en évitant les explications en astérisques. ;)

Ce tome nous fait découvrir d'autres mondes, parfois étranges, et il y a eu un moment où une frontière a été franchie pour moi dans l'étrangeté. Le moment où, au d'être dans l'émerveillement, vous avez un petit moment de recul par rapport à l'histoire en vous exclamant "non mais, sans blague ?"*

L'ambiance générale était tout de même très pesante, on n'est plus vraiment dans la lecture plaisir que j'avais trouvée dans les premiers tomes... un peu à l'image de la couverture, en fait.

Et surtout... j'aurais bien aimé dire que le message religieux ne me posait pas de problème, que nous étions tous au dessus de tout ça... mais non. Pour être tout à fait honnête, je me suis longtemps interrogée pour savoir si j'étais gênée à cause des mes propres convictions religieuses, puisqu'on est dans un message "athée militant" (en caricaturant à peine : "c'est sûr, Dieu n'existe pas, tous les gens intelligents le savent"). **

En toute sincérité, ce n'est pas la nature du message qui me gène. Le monde de Narnia, qui est très clairement chrétien, lui, m'avait posé problème pour les mêmes raisons (et je n'ai pas eu envie de le conseiller à ma miss). L'un comme l'autre sont des livres "à message religieux", l'un prônant la religion chrétienne, l'autre un athéisme anti-religions.

En fait, mon problème, c'est que je n'aime pas les livres à message dans la littérature jeunesse. D'une part parce que c'est souvent au détriment de l'histoire (ce qui n'est pas le cas ici) et d'autre part parce que j'ai l'impression qu'on utilise la fiction pour "faire entrer de force" des idées dans la tête des enfants. J'aimerais qu'on les laisse lire tranquilles sans chercher à les influencer. Même à 10 ans où ils sont "grands". Grands... mais pas ados non plus.

Alors bien sûr, si le message est la tolérance, l'ouverture aux autres, le courage... ça ne me dérange pas. Ma position est peut-être paradoxale ? Je ne crois pas, car ce sont des valeurs universelles, que partagent à la fois des croyants de toute religion ou des athées... pour moi, on touche là à l'humain et pas à la religion ou aux opinions (je détesterais tout autant un livre qui ferait la promotion d'une position politique). Qu'on laisse les enfants lire tranquillement...

C'est sans doute très différent pour un ado en plein questionnements, parce qu'il a l'âge de prendre du recul, de comparer, de se faire ses propres opinions, et sans doute aussi que c'est le bon âge pour ces questionnements-là.

Après... j'avoue que j'ai été un peu déçue par la conclusion, le grand choix ou la grande révélation qui attendait Lyra depuis le début de l'histoire. Tout ça pour ça ? **** Mais finalement, en y repensant, cette conclusion a sa richesse aussi...

* les mulefas à squelette en losange qui se déplacent sur roue, franchement, je peux pas. Malgré les nombreuses descriptions, je suis incapable de me les représenter et j'ai gardé l'impression désagréable que l'auteur avait voulu absolument faire quelque chose d'étrange et de différent... et le différent pour faire du différent, c'est pas mon truc. Pourtant, ils sont tellement sympathiques, ces mulefas... s'ils avaient pu juste ressembler à des éléphants, ça aurait été tellement mieux...

** Difficile de faire abstraction du message religieux qui est vraiment la conclusion de cette quête initiatique. Les personnages positifs y adhèrent tous immédiatement, comme une évidence et sans aucune nuance. Par exemple, l'idée qu'on ne peut rien souhaiter de plus merveilleux que de se dissoudre après sa mort pour voir ses atomes se mêler à tous les organismes vivants... Moi, ça ne me paraît pas si évident que ça... pour les héros, si.

Les seuls personnages qui ne partagent pas ces convictions sont des religieux fanatiques. J'aurais tellement aimé un personnage croyant positif histoire de nuancer un peu tout ça... ou l'inverse, un personnage non croyant négatif ? (enfin non, je préfèrerais du positif parce qu'il y a assez de négatif comme ça dans le livre).

Bref, on est dans une vision très manichéenne (le monde se partage en deux : les religions qui oppressent et les personnes qui recherchent la sagesse ; on n'atteint la liberté que si on ne croit pas en Dieu...) et c'est sans doute ce qui me pose problème.

Bon, vous allez vous dire : forcément, elle est catholique, un message athée à destination des enfants, ça ne lui plaît pas. Et je me suis demandé exactement la même chose. En toute sincérité, si j'étais athée, si je voulais transmettre cette conviction-là à mes enfants, est-ce que je leur ferais lire ce livre ? En toute honnêteté... Non. Je crois que je serais trop attachée à leur libre arbitre pour cautionner un message aussi clair. Et en fait, comme catéchiste... ben je fais pareil. Je me rends compte que je dis beaucoup "la Bible dit que...", "les chrétiens pensent que..." plutôt que "c'est comme ça" parce que je pense que chaque enfant doit tracer son chemin et être accompagné avec beaucoup de respect et de délicatesse.

Bref, ce n'est pas tant le message que le fait qu'il y ait un message, en fait.

**** A ma connaissance, le péché originel, ça n'a jamais été l'amour ou la sexualité mais le fait de vouloir être comme Dieu... alors j'espérais un peu autre chose, surtout au vu de l'intelligence avec laquelle les notions scientifiques étaient intégrées dans l'histoire.

Finalement, toutes ces questions pourraient peut-être se résumer à une seule : à partir de quel âge ? Pour moi, clairement, c'est plutôt du côté des ados et des adultes... et là encore, c'est la comparaison avec Werber qui me revient à l'esprit.

Et vous, vous l'avez lu ? Qu'en avez vous pensé ?

Partager cet article

Repost0
30 décembre 2015 3 30 /12 /décembre /2015 14:15

"Tobie mesurait un millimètre et demi, ce qui n'était pas grand pour son âge."

Tobie Lolness

Cette première phrase est magique.

Par un effet d'optique extraordinaire, nous aussi, nous mesurons un millimètre et demi, l'Arbre devient un univers, les crevasses de son tronc des falaises, ses feuilles des plaines périlleuses en automne... on se cacher dans le creux d'une écorce pour échapper, comme Tobie, à tout son peuple qui le poursuit. Même son meilleur ami, Léo Blue, s'est retourné contre lui.

Petit à petit, on découvre son histoire, à Tobie, lui qui s'accroche au ciel, qui "fixe le ciel comme on tient la main de ses parents dans la foule".

Ce roman est merveilleux, tout simplement.

Tobie Lolness

Le texte de Timothée de Fombelle, les illustrations de François Place (ces couvertures aussi, elles sont magiques), tout est parfaitement juste et à sa place.

Je pourrais dire qu'il y a plusieurs niveaux de lecture à cette histoire. Mais je pense qu'un enfant comprend tout de la peur de ceux que l'on ne connaît pas, de l'ambition ou la cupidité qui peuvent conduire certains au pire, jusqu'à mettre son monde en péril, comme du courage de résister. De Tim Lolness, ce grand savant amoureux de la nature, qui cherche à prouver que l'Arbre est vivant et qui est capable de refuser de révéler le secret d'une de ses inventions parce qu'elle pourrait le détruire. De ceux que ça n'intéresse pas et qui veulent juste plus de puissance, plus de profit.

Un enfant sait que "l'on est jamais obligé de dire les choses importantes à ses amis, mais, le jour où on le fait, la vie devient plus douce".

Tobie Lolness

Le second tome est parfaitement à la hauteur du premier... et il n'y a pas grand chose à ajouter, en fait. Raconter serait dommage, c'est tellement mieux de tout découvrir, comme moi qui ne savait en fait rien de ce livre à part que je l'avais vu partout en librairie et bibliothèque pendant des années et ce qu'en m'avait dit une amie : "tu vas te régaler".

Il y a des livres qu'on attend longtemps et qui sont des déceptions. Et il y en a qu'on attend pas, qu'on lit "pour voir" et qui sont d'énormes coups de cœurs. Quel dommage d'être passé à côté de celui-ci à l'époque !

Et puis, en fait, non. Les derniers mots du livre m'ont montré à quel point cette lecture, finie quelques jours après Noël, était une lecture qui arrivait juste à point...

Il faudra que je le relise de temps en temps. Là, ça me fait drôle de le rendre à la bibliothèque... mais est-ce que ce n'est pas le meilleur moyen de partager un livre qu'on a aimé ?

Partager cet article

Repost0
11 septembre 2015 5 11 /09 /septembre /2015 07:20
Enola Holmes - La double disparition

Les enquêtes d'Enola Holmes (1) - La double disparition de Nancy Springer - Très agréable surprise, ce roman jeunesse ! Comme on pourrait s'y attendre, c'est une bonne histoire un peu policière (la mère d'Enola disparaît mystérieusement et elle veut tout faire pour la retrouver) mais j'ai surtout apprécié que la période victorienne y soit plus qu'un cadre. L'auteur sait brosser en quelques mots un village anglais, un parc ou effervescence de Londres mais surtout, c'est la société qu'on y retrouve et notamment la place laissée aux femmes. Emprisonnées dans des corsets, ayant leur fils aîné comme tuteur au décès de leur mari, les femmes y ont peu de place et peu de liberté. Enola et sa mère sont ainsi des personnages qui décident de prendre leur destin en main pour gagner leur liberté, avec indépendance d'esprit et force de caractère... j'aime beaucoup cet exemple, féministe au bon sens du terme. Sherlock y apparaît plutôt fidèle au personnage de Conan Doyle, mais un peu aveuglé par ses préjugés, contrairement à sa soeur qui connaît le monde des femmes de l'intérieur (et peut donc bien mieux comprendre sa mère).

Ma miss Ju de 10 ans a adoré, prise dans le suspens et heureuse de constater que petite sœur de Sherlock Holmes a beau être une fille, elle peut être aussi intelligente que son frère ! Elle m'a chaudement recommandé ce roman (j'adore ce type d'échanges autour d'un livre). De son côté, Enola Holmes a piqué sa curiosité et elle a envie de découvrir les aventures de Sherlock. Comme quoi, les "suites" peuvent ouvrir sur l'original...

Partager cet article

Repost0
26 août 2015 3 26 /08 /août /2015 09:42
La malédiction Grimm

Par où commencer pour raconter ce livre ? Un mot sur l'histoire, peut-être : Elizabeth, jeune lycéenne, obtient un travail au Dépôt des objets empruntables de la ville de New York. Une drôle de bibliothèque où l'on peut emprunter toutes sortes d'objets : costumes historiques (comme une perruque de Marie-Antoinette), outils de bricolage, ustensiles de cuisine, chaudron (à ranger dans les outils de bricolage et pas dans les ustensiles de cuisine, attention) et même... des objets magiques. Parce que le Dépôt des objets empruntables possède une collection spéciale, la collection Grimm qui regroupe des objets liés aux célèbres contes de fée...

Ce gros roman est facile à lire, dépaysant, et rempli de magie et de références aux contes de fées. Il permet de découvrir ou de redécouvrir quelques contes moins connus des frères Grimm et l'idée de croiser objets de conte de fées et vie quotidienne est savoureuse (j'adore l'idée de Petite table sois mise version française ou allemande !).

Bref, j'ai passé un très bon moment avec ce livre, que je conseillerai volontiers à ma miss de 10 ans bonne lectrice, ou à des lecteurs ou lectrices un peu plus âgés. Surtout que j'ai toujours adoré les contes... Si vous avez envie d'un peu de magie et d'évasion avant la rentrée, pourquoi ne pas faire un tour au Dépôt des objets empruntables de la ville de New York ?

Partager cet article

Repost0
1 août 2015 6 01 /08 /août /2015 09:33
Les chroniques de Wildwood

Lorsque Prue, douze ans, part au parc avec son petit frère de un an, elle est très loin de se douter qu'il va être enlevé par un groupe de corneilles. Et même pire : être conduit en plein cœur du Territoire Infranchissable, forêt interdite au bord de son quartier de Portland, où nul n'a le droit d'aller et dont personne n'est jamais revenu.

Elle n'a pas le choix : elle prend son vélo et part pour le secourir. Et comme il est impossible de se débarrasser de Curtis, un drôle de garçon qui s'obstine à la suivre alors qu'ils ne sont pas spécialement amis, c'est à deux qu'ils iront affronter Wildwood...

C'est un gros livre, joliment illustré, où on va de surprise en surprise. Un monde riche, où l'on rencontre des oiseaux qui parlent, des coyotes soldat en uniforme, une Gouvernante Douairière qui est peut-être un peu sorcière, une ville où les blaireaux, les cerfs ou les écureuils sont des citoyens comme les autres.

Il y a de l'action, des rebondissements, de la fantaisie... le tout dans une atmosphère enfantine (le roman est indiqué à partir de 9 ans) mais pas simpliste, où un adulte peut aussi trouver son compte. Le tout sous la forme d'un bel objet, avec ses pages irrégulières qui rappellent les vieux vieux livres dont on devait ouvrir les pages avec un coupe-papier.

Une très chouette découverte ! Et il paraît qu'il y a d'autres tomes...

Partager cet article

Repost0
9 janvier 2015 5 09 /01 /janvier /2015 15:26

En septembre, ma petite choupinette de 7 ans a commencé la danse classique. A la fin de chaque cours, son sourire remonte un peu plus haut vers les oreilles et ses yeux pétillent derrière ses lunettes. Un mercredi soir, en rentrant de la danse en voiture, ça m'a rappelé un merveilleux livre que j'ai lu enfant, dont j'avais oublié le titre et l'auteur - je me souvenais juste que c'était l'histoire d'une petite fille qui faisait de la danse, portait des lunettes, comme son papa, et que le monde devenait plus doux quand elle les enlevait.

J'ai raconté ça à ma Choupinette en lui disant : "j'aimais beaucoup cette histoire, et il y avait de très beaux dessins aussi, très poétiques... mais je ne me souviens plus de l'auteur, ni du titre, je ne pourrai jamais la retrouver, c'est dommage... je l'avais lue dans un magazine que j'avais emprunté à la bibliothèque, je ne sais même pas si elle est sortie en livre... "

Deux jours après, je lis un article sur le blog Le cabas de Za, qui parle de Modiano, dont je suis certaine de ne jamais avoir rien lu. Un article avec l'image d'une couverture... celle de Catherine Certitude.

Belle histoire

J'avais retrouvé ma petite danseuse ! Je l'ai cherché sur internet, il semblait épuisé partout, ce livre... et à la bibliothèque, il était sorti... pour longtemps sans doute.

Le mardi suivant, j'en parle avec une autre bénévole en partant en formation pour la bibliothèque. Et elle me dit "mais je l'ai, je peux te le prêter, je te le porte demain".

C'est comme ça que ma Choupinette et moi, nous avons lu Catherine Certitude... et retrouvé Monsieur Casterade, Paris, le professeur de danse à l'accent russe, tout.

Belle histoire

Et que moi, j'ai découvert que j'avais lu un livre d'un Prix Nobel de Littérature et que ces jolis dessins qui m'avaient tellement plu, c'était Sempé qui les avait faits...

Quelques semaines plus tard, la même bénévole me dit qu'elle a fait du tri dans les revues et qu'elle a gardé quelque chose pour moi.

Belle histoire

(la photo est un peu floue mais c'est comme ça, quand on enlève les lunettes ;) )

C'est comme ça que grâce à un jury de Prix Nobel, une blogueuse fan de lectures et une formation de bibliothèque, j'ai retrouvé l'histoire qui m'avait tellement émue enfant, dans son édition d'origine.

Quand même, des fois, il vous arrive de belles histoires...

Partager cet article

Repost0
6 décembre 2014 6 06 /12 /décembre /2014 10:07

J'avais bien aimé le premier tome du Voleur de magie, conseillé par ma grande miss, et j'ai donc enchaîné par les deux volumes suivants. Juste quelques lignes sur chacun des tomes, cette fois !

Le voleur de magie #2 et 3

Ce second volume commence là où s'arrête le premier : Conny, qui a perdu sa locus magicalus, doit trouver une solution pour pouvoir pratiquer à nouveau la magie. Mais les rebondissements entraînent le lecteur bien au delà de Wellmet, à la découverte d'une autre cité magique. J'ai beaucoup aimé le voyage vers cette cité magique, que le monde imaginaire de la série du voleur de magie s'élargisse et s'enrichisse. On est dans un univers cohérent, varié, avec une bonne histoire. Une lecture très agréable !

Le voleur de magie #2 et 3

Un troisième tome vient conclure la série. Si la fin est une "vraie fin", bien trouvée (ça, j'aime), que tout se dénoue effectivement (ça, j'aime aussi), j'ai pourtant trouvé quelques longueurs à l'histoire. Pourtant, c'est le tome préféré de ma miss. Le suspens n'est peut-être pas le même à 9 ans 1/2 ?

Par contre, j'ai adoré l'idée du petit bonus en fin de livre : un modèle de tricot, que ma miss s'est empressée de me commander... et comme elle devient plus difficile sur les vêtements maison, je ne me suis pas faite prier, comme vous l'imaginez !

Au final, après lecture des trois tomes, je trouve que c'est une bonne série jeunesse, plein de fantaisie, de mystère et de magie, que je mettrai sûrement en valeur à la bibliothèque. A recommander pour des 9 ans 1/2 (bons lecteurs) comme ma miss !

Partager cet article

Repost0
29 novembre 2014 6 29 /11 /novembre /2014 09:01
Le voleur de magie #1

C'est ma miss Ju (9 ans 1/2) qui m'a conseillé Le voleur de magie : "tu vas voir, le début, c'est moyen moyen" - petite moue - "mais arrivé au chapitre 10..." - yeux qui brillent - "arrivé au chapitre 10, tu ne peux plus t'arrêter tellement c'est bien".

Comment résister à ce genre de recommandation ? D'autant plus qu'elle avait parfaitement raison. Si j'ai failli laisser tomber plusieurs fois au cours des premiers chapitres, je me suis ensuite faite prendre par l'histoire et les chapitres suivant ont défilé très, très vite !

Conny est un enfant des rues, qui subsiste comme il peut dans le quartier le plus sombre de Wellmet, une cité qui fait penser à l'Angleterre victorienne. Sauf que cette ville abrite des magiciens, qui vivent un peu à l'écart sur des îles, entre le Crépuscule (le quartier populaire, avec sa misère et ses usines) et l'Aube (le quartier de l'aristocratie, avec le palais et les jardins à la française de la Duchesse). Le jour où Conny tente de voler la locus magicalus (la pierre magique) du magicien Nihil Fugacious, sa vie va changer. En effet, toucher la pierre aurait dû le tuer instantanément... et cela n'a pas été le cas. Pourquoi ?

Intrigué, Nihil le prend à son service, sans se douter que Conny va jouer un rôle central dans les événements qui menacent Wellmet...

On pense forcément un peu à Harry Potter en lisant l'histoire d'un enfant qui se découvre magicien. Le voleur de magie a une vraie originalité, avec une histoire bien ficelée qui mêle rebondissements, humour et imagination. Ma miss qui aime les livres "qui sont aventure" a effectivement été séduite ! De mon côté, j'ai trouvé la relation maître-disciple de Nihil et Conny très intéressante. Sans oublier le personnage de Benet... je vous laisserai découvrir pourquoi !

La mise en page fait beaucoup aussi. L'histoire alterne les chapitres où Conny raconte son histoire à la première personne, les lettres de différents personnages, avec quelques messages codés en runes (l'alphabet permettant de les déchiffrer se trouve à la fin). On a même deux recettes de cuisine en bonus !

La série se poursuit par deux autres tomes... lecture en cours. ;)

Petite parenthèse : le livre est indiqué "à partir de 9 ans". Une raison de plus de me souvenir d'une chose : ne jamais sous-estimer la difficulté de lecture à cet âge : j'ai trop souvent conseillé à ma miss des livres qui étaient tout simplement trop difficile à lire pour elle. Quand on y pense, c'est l'aisance de lecture (dans le sens "déchiffrage") qui permet d'être plongé dans un roman. Adulte, on a tendance à l'oublier... Là, entrer facilement dans un roman aux chapitres plutôt courts, au texte pas trop dense, parsemé d'illustrations, c'est le meilleur moyen d'être pris par l'intrigue... Pourtant, ma miss est bonne lectrice (elle lit facilement des livres indiqués pour 11 ans et plus) mais force est de constater que son plaisir est plus grand avec des livres plus faciles... A méditer pour mes conseils futurs aux jeunes lecteurs !

Partager cet article

Repost0

~ Présentation ~

Le blog à histoires
: Des livres, du tricot, de la couture et encore des livres... Bienvenue chez moi !
Contact

~ ~ ~ ~

 

~ Rechercher ~

~ En cours ~

Côté tricot...

Côté lecture...

 

~ Archives ~

Créer un blog gratuit sur overblog.com - Contact - CGU -