20 juin 2017 2 20 /06 /juin /2017 19:30

Je ne suis pas une grande lectrice de BD (vous l'avez sans doute remarqué) mais j'aime bien la BD reportage. En général, ce sont de très gros volumes, c'est peut-être ce qui me plait, ou alors cette manière d'aborder différemment le documentaire, à la fois accessible et riche de contenu.

De temps en temps, une BD croise ainsi ma route, ou l'inverse, et ça a été le cas des Ignorants d'Etienne Davodeau.

Les ignorants - Etienne Davodeau

Oh, j'en avais entendu parler, à sa sortie, et j'avais beaucoup aimé le sujet : un auteur de BD et un vigneron qui travaillent ensemble, l'un découvrant la vigne et l'autre la bande-dessinée. Je m'étais même dit que ce serait le cadeau idéal pour mon mari - et puis, je ne l'avais pas noté, le temps a passé et je n'y ai plus pensé (honte à moi, d'ailleurs, pour le cadeau).

L'occasion s'est présentée quand un exemplaire est arrivé à la bibliothèque. En plus, j'ai eu de bons échos. Je l'ai donc tout de suite pris pour mon mari (quand même, il fallait bien que je me rattrape, même si lui n'en savait rien !) et puis, bien sûr, puisqu'elle était là, je l'ai lue. ;)

J'ai beaucoup aimé. D'abord, le dessin : je ne sais pas comment fait Etienne Davodeau pour retranscrire comme ça, juste avec du noir et blanc, la douceur d'un pique-nique sous l'ombrage des arbres...

Les ignorants - Etienne Davodeau

On est plongé dans cette campagne, ces vignes, qu'on arpente à travers les saisons aux côtés de Richard. Un sacré personnage, Richard, et sa découverte de la BD est souvent assez savoureuse.

Mon moment préféré, je crois, c'est Richard à l'expo Moebius ("un des plus grands auteurs français contemporains" l'a averti Etienne).

Les ignorants - Etienne Davodeau

Rassurez-moi, vous aussi, ça vous fait ça, des fois ?

Ce n'est qu'une anecdote, ceci-dit, parce que Richard va aussi découvrir de vrais coups de cœur, échanger avec des auteurs, rencontrer les éditeurs... tout en étant voué à devenir un personnage de BD, finalement. Et les échanges entre auteurs, on y assiste avec lui en ayant l'impression de découvrir un peu des coulisses.

Mais ce qui ressort surtout, c'est le travail de la vigne, le souci du sol, de la terre, la rencontre avec d'autres vignerons d'une génération qui essaie d'inventer des manières plus authentiques de faire du vin.

Un apprentissage pas toujours simple et qu'Etienne Davodeau rend tellement vivant.

Les ignorants - Etienne Davodeau
Les ignorants - Etienne Davodeau

Avec lui, on apprend une foule de choses, et on mesure à quel point le travail agricole (une expression que j'emploie faute de mieux) requiert de savoirs, scientifiques, empiriques, et évolue au fil des expérimentations et aussi de choix, d'orientations - la recherche de vins moins calibrés, qui "lui parlent" plus. C'est ainsi que souvent, le travail du vin rejoint celui de la BD, et qu'artisan et artiste ne sont pas si loin l'un de l'autre.

Bon, tout à l'heure, je le rends à la bibliothèque et je le mets bien en évidence, celui-ci, qu'il continue son tour chez d'autres lecteurs. D'ailleurs, j'ai une petite pensée pour celui qui a dû le lire avant moi en plein petit déjeuner, en laissant quelques miettes entre les pages - mince, je suis pas la seule à lire avec mon petit déj à côté ?

 

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10 août 2016 3 10 /08 /août /2016 10:11
Super Sourde - Cece Bell

Attention, coup de cœur familial ! Miss Ju (11 ans) l'a lu, en premier. Puis moi. Puis sa sœur (8 ans 1/2). Puis son petit frère (6 ans, il sait déjà lire mais je crois qu'il est tombé dans une BD quand il était petit :P ). Puis leur papa... et on a tous adoré. C'est une histoire vraie. C'est drôle, plein de fantaisie. Ça parle de handicap, mais pas que. Ça parle surtout de l'enfance, et puis de la vie aussi, parce qu'on peut tous s'y reconnaître, je crois.

Allez, je profite des vacances, je me fais aider par mes loustics. Pourquoi c'est bien ? "Parce que ça parle de sourds" (le petit loulou). "Parce qu'on comprend bien ce qu'elle ressent, ce que ça fait d'être sourd" (Choupinette). "Parce que c'est une histoire vraie et que c'est pas souvent qu'on lit des histoires vraies" (le petit loulou). "Il y a des moments drôles" (Choupinette). "En plus, la couverture, elle fait envie" (le petit loulou). "Il y a des moments drôles, et c'est passionnant, et quand tu es plongé dedans, tu peux plus t'arrêter..." (le petit loulou).

"J'aime bien l'histoire parce que la petite fille sourde, elle est pas sourde au début, et puis elle devient sourde et tu vois comment ses amis se comportent et ça montre que être sourd, c'est difficile, mais il faut pas non plus que ceux qui sont autour de toi en fassent trop" (miss Ju).

Super Sourde, donc, c'est une histoire vraie - même si, "en vrai, elle a pas des oreilles de lapin comme ça", comme me l'a fait justement remarquer le petit loulou. C'est Cece Bell qui raconte son histoire, Cece dont on fait la connaissance alors qu'elle est "une petite fille normale". Et puis, elle tombe malade et un jour, à l'hôpital, elle se rend compte que quelque chose est différent. Tout est étonnamment silencieux. Elle est sourde, malentendante plutôt, puisqu'elle pourra entendre (plus ou moins bien) avec un appareil.

L'appareil, l'école, l'apprentissage de la lecture sur les lèvres, la télé... on l'accompagne dans son quotidien, de la maternelle au CM2, avec les joies, les chagrins et les doutes qui sont ceux de tous les enfants : c'est quoi, une véritable amie ? Est-ce qu'on peut m'aimer pour moi-même ? Même si les problèmes d'audition (elle entend ses interlocuteurs mais a du mal à les comprendre, et ne sait pas comment leur expliquer que ça ne sert à rien de monter le son de la télé) rendent forcément les choses plus compliquées.

Pour se donner du courage, parfois, elle imagine ce que ferait super sourde, le petit surnom qu'elle se donne en cachette. Parce qu'elle a découvert le jour de la rentrée que son "super appareil pour l'école", celui qui est tellement laid et qu'elle voudrait cacher, lui permet d'entendre la maîtresse dans toute l'école : personne ne le sait, mais elle a des supers pouvoirs.

Même si rien n'est simple, petit à petit, cette différence, elle va apprendre à l'aimer, pour être capable de dire une fois adulte dans un très beau post-scriptum :

"Quand j'étais petite, ma surdité me définissait. C'était une caractéristique clé, que j'essayais de dissimuler. Aujourd'hui, la surdité n'est plus qu'une petite partie de moi-même, et je ne m'efforce plus de la cacher. (...) Quant à ma différence, elle s'est révélée la meilleure des sources d'énergie. J'ai découvert qu'avec un peu de créativité, et beaucoup de travail, toute différence peut être transformée en une force fantastique : nos différences sont nos super-pouvoirs".

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19 juin 2016 7 19 /06 /juin /2016 10:27

Une pensée aujourd'hui pour tous les supers papas du monde entier - mes loulous diraient que le meilleur papa du monde entier, il est chez nous, mais je suis sûre que vous avez déjà entendu ça chez vous aussi ? ;)

Petite pensée et petite BD, une pépite trouvée à la bibliothèque et qui a tellement fait rire leur super papa...

Une BD pour tous les supers papas

Ce Guide du Mauvais Père est signé Guy Delisle, dont j'ai eu l'occasion de parler pour Les chroniques de Jérusalem. Dans un autre genre de BD reportage, il croque son quotidien de papa qui travaille (à ses BD) à la maison avec ses deux enfants : ça donne des petites histoires drôles, tendres et vraies, qui sentent le vécu...

Deux extraits (issus de son site) de mes passages préférés.

Clic sur l'image ou ici pour voir l'extrait, reclic pour zoomer dessus. ;)

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Clic sur l'image ou ici pour voir l'extrait, reclic pour zoomer dessus. ;)

... et d'autres extraits des tomes 1, 2 et 3 sur le site de Guy Delisle.

Bonne fête à tous les papas !

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28 décembre 2014 7 28 /12 /décembre /2014 10:31

Envie d'une belle histoire ? Une histoire où on aurait envie de croire encore au Père Noël pour toujours garder sa part d'enfance, d'aller vers les autres en devinant ce qui les fait souffrir, et de réparer le chagrin comme on répare un livre ? Le tome 3 des Carnets de Cerise est sorti...

On retrouve notre héroïne qui grandit si bien d'un tome à l'autre, maintenant au collège, à l'approche de Noël. Elle s'est fait une nouvelle amie, Sandra, relieuse de livres, qui lui a promis de leur apprendre, à Line, Erica et elle, comment réparer des livres. Sauf qu'en fouillant dans un débarras, elles découvrent un coffre qui ressemble à un coffre de pirates, rempli de partitions. Ce coffre est le premier des "cinq trésors"...

Encore une fois, le charme opère : les illustrations sont magnifiques, l'histoire est magnifique... Les paysages enneigés, la douceur des foyers, la magie de Noël... Quel beau cadeau pour Noël !

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13 décembre 2014 6 13 /12 /décembre /2014 08:57

Après avoir lu Chroniques de Jérusalem, j'ai eu envie de découvrir Gaza 56, de Joe Sacco. Un auteur qui fait référence dans le domaine et une BD dont la sortie a eu un certain impact.

Si Joe Sacco est brièvement évoqué dans Chroniques de Jérusalem, les deux BD n'ont rien à voir : on est ici dans un tout autre registre, et cela apparaît dès la première planche.

Gaza 56

Joe Sacco est journaliste, et même journaliste de guerre dans le sens où il n'hésite pas à aller au coeur du conflit. Mais dans une démarche différente de celle de ses confrères, gentiment (ou pas ?) caricaturés au début du livre, je vous laisse regarder les premières pages - lui ne s'intéresse pas à l'actualité mais à une "note de bas de page", deux "incidents" survenus à Gaza en 1956. Il prend le temps d'étudier les documents, d'aller sur place, de rechercher les survivants et de confronter les témoignages. Gaza 56 mêle ainsi deux histoires : celle des événements de 56 et celle des affrontements d'aujourd'hui, auxquels Joe Sacco est inévitablement confronté pendant son enquête. De ces palestiniens qu'il rencontre, avec qui il discute, avec leur vision forcément biaisée ou incertaine des événements. C'est sûrement la force de cette BD, nous faire découvrir l'espace d'un instant à quoi ressemble le monde quand la guerre, c'est le quotidien, qu'on peut subir un tir de balles traçantes et rigoler comme si de rien n'était 5 minutes après, parce que ça arrive tellement souvent que ce n'est même plus quelque chose d'exceptionnel.

Moi qui ne connait pas particulièrement l'histoire de cette région, j'ai quand même réussi à suivre, même si j'avais l'impression de ne pas avoir tous les morceaux du puzzle parfois. Un peu comme ces témoins que Joe Sacco interrogent, finalement, qui lui parlent de cet oncle tué par les Israéliens en 56, et puis finalement non, c'était en 67, ça, et le frère... peut-être en 54 ? Une guerre, une guerre et encore une guerre... et des questions qui resteront sans réponse, malgré cet énorme travail d'enquête... qui atteint son objectif essentiel : ne pas laisser les victimes de 56 "en marge de l'histoire".

Une belle BD, donc... mais là, je vais peut-être reprendre une cure d'histoires de Noël, avec beaucoup beaucoup de bons sentiments dedans, parce que c'est un peu dur, tout ça...

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9 décembre 2014 2 09 /12 /décembre /2014 20:01
Chroniques de Jérusalem

En 2010, Guy Delisle vient s'installer avec sa famille à Jérusalem. Sa femme doit y travailler pendant un an pour Médecins Sans Frontières et lui y continuera son travail de dessinateur BD, tout en s'occupant des enfants et en découvrant au quotidien la ville et plus largement, Israël.

J'avais déjà lu et adoré Pyongyang, petit bijou de BD reportage sur la Corée du Nord. On m'a prêté Chroniques de Jérusalem que j'ai découvert avec le même bonheur. Ces petites chroniques du quotidien nous font découvrir Jérusalem, Gaza, Tel Aviv ou Naplouze avec l'auteur, à travers une vie quotidienne qui devient vite surréaliste ou incongrue, dans un pays où on croise des soldats avec un fusil et une guitare, des ultrareligieux, des chrétiens de toutes sortes qui ont parfois du mal à vivre ensemble, des juifs de toute sorte aussi, des palestiniens arabes ou non, des expatriés... Il croque la vie comme elle est, de la visite du zoo à l'opération plomb durci, du problème des colonies à celui du ramassage des ordures. Un monde où il y a plus de questions que de réponses.

Un petit extrait ?

Chroniques de Jérusalem
Chroniques de Jérusalem

On est bien dans la BD reportage telle que j'ai eu la chance de la découvrir en formation. Prendre le temps de parler d'un sujet dans sa complexité, hors du temps de l'actualité qui va trop vite, raconté à travers une expérience personnelle... Au passage, la vie de "père au foyer" est aussi croquée avec beaucoup de vérité.

On sort de cette lecture un peu mieux informé, sans doute, de ce que peut être la vie dans cette ville étrange qu'est Jérusalem, et un peu perdu aussi par la complexité de cette situation avec ses frontières, ses territoires morcelés... avec aussi l'image du mur, imposant, et des situations surréalistes qui en découlent.

Une belle lecture qui donne envie d'en savoir plus.

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24 juillet 2014 4 24 /07 /juillet /2014 10:23
Les carnets de Cerise #1 - Le zoo pétrifié

"Il était une fois... Quand j'étais petite, je me suis fait la promesse que si un jour, j'avais un journal intime, il commencerait comme ça. J'aime lire des histoires et mes préférées commencent toutes par "Il était une fois". Alors, il était une fois... ben moi, Cerise !"

Dès les premiers mots, moi qui ne lit presque jamais de BD, j'étais dedans. D'ailleurs, ce n'est pas complètement une BD : les pages du journal intime de Cerise alternent avec le récit en BD, dans un mélange qui allie poésie et inventivité.

Cerise, c'est une petite fille de 10 ans, qui cherche l'aventure avec ses copines Line et Erica, qu'elle rejoint à vélo dans la forêt où elles construisent leur cabane secrète. Là, elle observe "Monsieur Mystère", un vieil homme solitaire dont on ne sait pas trop d'où il vient et ce qu'il fait...

Cette bande-dessinée parvient à installer une ambiance et beaucoup d'émotion et transcrit si bien le quotidien (qui devient parfois extraordinaire) vu par le regard d'un enfant. Bizarrement, ça m'a rappelé plein de souvenirs... vous l'aurez compris, c'est une lecture qui m'a touchée comme je ne pensais pas qu'une BD pouvait le faire, et la fin m'a vraiment émue...

Que dire du dessin ? Vous voyez la couverture ? Elle dit tout de la poésie, des personnages si vivants et si vrais, de la personnalité qui s'en dégage...

De son côté, ma miss de 9 ans a aussi énormément aimé, et a profité de la première occasion (l'échange d'un livre offert en double) pour prendre le tome 2... qu'elle a prêté à une de ses copines juste avant les vacances (!). Il va me falloir de la patience avant de découvrir la suite !

Et le zoo pétrifié ? Franchement, l'idée est tellement jolie, je vous laisse découvrir...

Je ne peux pas finir sans une pensée pour Sophie (Hérisson) grâce à qui j'ai fait cette belle découverte... tu vois, je suis adulte mais ça me parle beaucoup. ;) Merci !

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9 janvier 2014 4 09 /01 /janvier /2014 17:10
Chi - une vie de chat

Quand on a 8 ans 1/2, qu'est-ce qu'on trouve "trop trop bien" comme livre ? surtout quand on aime les BD et le Japon ? Ma miss Ju a déjà ses goûts bien à elle, et non seulement elle va à la bibliothèque, mais elle échange des livres avec ses copines. Et j'ai de la chance, des fois, elle m'en conseille.

C'est comme ça que j'ai pu lire le premier tome de Chi, une vie de chat, testé et approuvé par elle et l'une de ses meilleures copines de CE2. J'en avais déjà entendu parler mais jamais eu entre les mains. Si c'est un manga en couleurs (ce qui a un peu perturbé ma miss pour qui manga = noir et blanc), on retrouve bien le trait caractéristique des BD japonaises et des petits bouts de leur quotidien (les chaussures laissées devant la petite marche en bois, dans l'entrée...). Ce petit chat, en plus d'être tout mignon, est criant de vérité - et là, je suis bien placée pour le dire parce qu'avec un chaton à la maison depuis cet été, l'envie irrépressible de planter ses griffes dans le jean, de faire ses griffes sur le canapé ou de faire tout un tas de bêtises en cachette, je connais bien !

Au final, ça se lit vite, c'est mignon et bien vu, je comprends que ça séduise ma miss ! Et c'est un peu sa première expérience de manga... quelque chose me dit que ce n'est pas la dernière...

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