Un autre
roman islandais, après Hypothermie (ça manquait un peu d'Islande, ici, vous ne trouvez pas ?). Audur
Ava Olafsdottir a connu l'incroyable succès de Rosa candida, son seul roman traduit en français à l'époque. Son troisième roman, en fait, et j'ai pu l'admirer sur les présentoirs à côté
des deux autres lors de notre merveilleux voyage en Islande l'été dernier... tous trois en islandais, malheureusement, et malgré notre motivation d'avant voyage, l'islandais, c'est encore un
endroit inaccessible même pour des phrases simples...
Heureusement, la rentrée littéraire nous a offert la traduction de L'embellie, aux éditions Zulma. Que j'ai découvert avec bonheur et rapporté aussitôt chez moi.
Curieusement, je n'ai pas accroché tout de suite au début, un peu désorientant, j'attendais peut-être autre chose... - d'ailleurs, j'ai lu quelques avis négatifs de fans de Rosa candida,
il faut peut-être laisser le temps au roman de se réveler autre ?
Je l'ai mis de côté et repris quelques semaines plus tard. Et là, tout s'enchaînait merveilleusement pour une lecture que j'ai plus appréciée encore que Rosa candida.
En plus, ici, tout se passe en Islande, d'abord à Reykjavik puis par une drôle d'expédition en novembre, sur la route n°1, celle (la seule) qui fait le tour de l'île.
Un voyage que la narratrice, dont la vie a été bouleversée par de drôles de rebondissement, entreprend avec le petit garçon de sa meilleure amie, à la recherche de quelque chose qui est sans
doute elle-même...
Les rebondissements sont assez cocasses et j'ai beaucoup aimé l'humour un peu décalé de la narratrice, où les événements prennent une tournure souvent inattendue comme cette improbable recette
d'oie du début, oie renversée par sa voiture et accommodée pour un dîner de fête assez spécial autour de la question : comment faire disparaître les marques de chevron sur la peau de l'oiseau une
fois plumé ?
Si la narratrice semble assez détachée, on devine sa sensibilité, ses fêlures, on s'attache à elle... Et, petit bonus inattendu, le livre se conclue par un improbable cahier de recettes
islandaises (dont la fameuse soupe au cacao dont parlait le héros de Rosa candida, avis aux fans !).
Un livre atypique, poétique... un gros coup de coeur pour moi !