"Ici, lorsque quelqu'un disparaît, on dit simplement qu'il s'est évaporé, personne ne le recherche, ni la police parce qu'il n'y a pas de crime, ni la famille parce qu'elle est déshonorée."
Thomas B. Reverdy nous entraîne ainsi dans un autre Japon, celui des évaporés qui choisissent de disparaître, des yakuzas, de la génération de la décennie perdue et de Fukushima, un Japon loin du miracle économique ou de la réussite flamboyante, très actuel et moderne et pourtant nourri de son passé et tellement japonais...
Si l'intrigue nous fait côtoyer plusieurs personnages - Kaze, qui a choisi de disparaître, sa femme, sa fille Yukiko, Richard B., l'américain qui a accepté de l'aider, un enfant qui a fui le Nord et le tsunami - tout se tient et c'est bien une seule histoire qui se déroule à plusieurs regards. Kaze qui construit sa nouvelle vie, Yukiko qui revient au Japon pour le chercher, Richard B. qui aimerait que ce voyage lui permette de renouer leur histoire d'amour... Tout est raconté avec beaucoup de justesse, à la fois dans le dépaysement et dans quelque chose d'universel. Et malgré le sujet, sans être triste ni pesant. Avec quelque chose de délicat et poétique dans le style comme dans les situations. Et si sur ce sujet, la fin pourrait être décevante ou cliché, il n'en ai rien... mais je vous laisserai la découvrir !
Les évaporés est une lecture qui m'a vraiment beaucoup plu, comme vous l'aurez compris. Un très beau début pour ce Challenge rentrée littéraire 2013 et un coup de cœur !
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