Après Eux sur la photo, suite de mes lectures de la rentrée littéraire... et encore un coup de coeur - pour
vous rassurer sur mon impartialité, je suis en train de lire un autre livre de cette rentrée littéraire et on est assez loin du coup de coeur, là...
Encore un coup de coeur et encore une histoire de famille. Une famille russe, cette fois-ci, et une maison de famille à vider...
Sergueï Matchaiev est mort, bien avant le début du roman en fait, et ses trois enfants, qui vivent tous les trois à Paris, doivent se mettre d'accord sur ce qu'il faut faire de la maison qu'il leur a laissée, en Bourgogne.
Des jeunes gens modernes, pas du tout dans la contemplation du passé familial, bien occupés dans leur vie à eux...
Tout sonne vrai dans ce roman : les personnages, leur vie, Paris, la campagne bourguignonne - ah, la description du repas au restaurant universitaire ! ah, l'agent immobilier qui vient estimer la maison ! Comme si vous étiez pour de vrai dans cette famille, dans cette vie, comme si ces personnages, c'était votre famille, avec leurs qualités, leurs défauts et leurs extravagances...
Comme dans la vraie vie, les grandes questions (que faire de son passé, de ses souvenirs ? comment se bricoler une vie malgré ou avec ses blessures d'enfance ?) se mêlent à celles du quotidien (où est le disjoncteur ? faut-il trier tout ce qui est entassé au grenier ?), l'humour se mêle à la nostalgie et les déclarations aux non-dits ou aux pas compris...
Tout au long de la deuxième partie, j'ai attendu la fin, en me demandant où ce retour sur le passé allait nous conduire... et j'ai adoré la fin - mais si je vous dis, ça va vous gâcher la surprise. J'ai aimé aussi la manière dont on sent que la vie de ces trois personnages-là va se poursuivre, comme dans la vraie vie où le quotidien continue toujours, où la conclusion n'est jamais le point final...
Un très joli premier roman.
"La maison Matchaïev" de Stanislas Wails... seconde lecture pour le Challenge 1% rentrée littéraire.
